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vendredi 8 janvier 2010

Désobéisseurs. : " Prendre l'opinion public à témoin " en Iran

Désobéisseurs.Jean-Marie Muller:«Prendre l’opinion à témoin»

Désobéisseurs. 6. Jean-Marie Muller : «Prendre l’opinion à témoin»
Désobéisseurs |sources :  Photo Vincent Kessler / Reuters / Paru dans Paris-Match

Voir le Blog ami: :  iranlibredemocratique.blogspot.com/2010/01/le-mouvement-vert-et-la-violence.html

Sommaire du dossier

1. En guerre contre les profiteurs, les pollueurs, les expulseurs
2. Le but : déclencher le rire, l’émotion, l’empathie
3. Pique-nique au supermarché
4. Les déboulonneurs contre le matraquage publicitaire
5. Devenir activiste en un week-end
6. Jean-Marie Muller : «Prendre l’opinion à témoin» www.Phytolabel.com

Philosophe et théoricien de la non-violence, Jean-Marie Muller analyse

les nouveaux phénomènes de désobéissance.















 Qu’est-ce que la “désobéissance civile ?”
Jean-Marie Muller. C’est une action collective, non violente, de citoyens et de citoyennes qui désobéissent aux lois en conscience. Ils récusent une loi injuste pour en obtenir une autre, juste. C’est donc une manière civilisée de désobéir, en prenant l’opinion publique à témoin, pour faire pression sur les représentants de l’Etat afin de modifier la loi. Celui qui emporte la bataille de l’opinion publique a gagné.
Pourquoi, jusqu’à aujourd’hui, ces actions étaient-elles si peu nombreuses en France ?
Nous avons une tradition très jacobine de l’Etat souverain. Pourtant, le citoyen est homme avant d’être sujet. Il doit pouvoir apprécier la loi à laquelle il obéit. Bien sûr, il peut se tromper. Mais il se trompe plus sûrement en obéissant aveuglément qu’en réfléchissant avec son libre-arbitre. Maurice Papon a été condamné pour avoir obéi aux lois de Vichy. Il y a donc une jurisprudence. On n’est pas sous Vichy, mais le principe demeure. Le citoyen est responsable de son obéissance aux lois. La démocratie est plus menacée par l’obéissance servile des citoyens que par la désobéissance civile. Il faut réhabiliter sa liberté.
Si chacun est libre d’obéir ou de désobéir, de choisir les lois qui lui conviennent, ne risque-t-on pas le chaos ?
Non. Le citoyen qui désobéit à la loi prend des risques. La désobéissance civile ne s’applique donc qu’à des choses graves. Elle doit rester une action claire, ponctuelle, par rapport à une loi précise avec un objectif limité et atteignable. La répression est un élément essentiel à la désobéissance, car la loi juste mérite obéissance. Celui qui y contrevient est un délinquant. Ce que ne sont pas les “désobéisseurs”. Ils commettent un délit juridique, pas moral. Les dissidents de l’ex-bloc soviétique étaient pour l’Occident des héros car ils désobéissaient à la loi totalitaire. Ce n’est pas comparable avec notre situation en France, mais, là encore, le principe demeure.
Comment expliquez-vous la multiplication actuelle de ces actions en France ?
Deux facteurs l’expliquent. D’abord, l’usure des partis politiques, des syndicats et des modes traditionnels de contestation – grèves, manifestations, pétitions... Après une grève d’une journée, rien ne change. On assiste aussi à une maturation de la démocratie citoyenne. Les citoyens s’aperçoivent qu’il ne suffit pas de voter tous les cinq ans, mais qu’entre deux passages dans l’isoloir ils ont le droit de prendre la parole, de juger les lois. Ce n’est pas parce que les lois sont faites pour la majorité qu’elles sont légitimes. Elles sont “légales”. C’est une grande différence.(JMM)


Point final

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