Une loi contre la fessée ?

A quelques jours du XX° anniversaire de l’adoption de la convention internationale sur les droits de l’enfant Edwige Antier, pédiatre et députée de Paris prend donc l’initiative de déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels à l’encontre des enfants.
Rappelons ici qu'un projet de loi ne peut émaner que de l'hémicycle des députés tandis qu'un projet de loi n'est
du ressort que du Président de la République, de son Premier Ministre, in fine du gouvernement.
Le Porte parole du gouvernement, Xavier Bertrand estime qu'il n'est pas sur ce point nécessaire de légiférer et François Copé, Porte -parole du Groupe UMP à l'Assemblée Nationale, d'ajouter " On ne va pas faire des lois à tous les étages", reconnaissant ainsi - à son insu?- que ces jours derniers nombre de lois se sont empilées sur les lois au point d'en faire des étages, voire en cette fin d'année une impressionnante étagère.
Force est de reconnaître que Madame Edwige Antier n'en est pas à sa première proposition concernant

l'éducation des enfants et la violence. Alors qu'elle sévissait sur France Inter - un peu comme le fit naguère Françoise Dolto - souvenons -nous de cette réplique adressée à un auditeur enseignant : " des miradors dans les cours d'école serait une prévention efficace contre la violence des enfants".Rien moins que cela!
Après le couvre-feu d'Hortefeu,les vidéos surveillance du Président, à présent  les miradors de Madame Antier. A la violence opposer une contre-violence.
Madame Antier depuis s'est convertie à la loi contre la fessée avec en toile de fond non pas une culture de la non-violence mais une culture juridique de la contre-violence.
Il ne s'agit pas ici de légitimer la fessée comme inscrite au cœur de l'éducation depuis la Comtesse de Ségur, ce qui reviendrait à légitimer la violence, la maltraitance envers les enfants, mais de la délégitimer autrement que par une loi totalement farfelue parcequ' inapplicable.
Sur ce blog, les référencements à des auteurs sérieux comme Olivier Maurel, Aldo Naouri et les positions du Mouvement Pour une Alternative Non-violente (MAN) sont autant d' éléments de réflexion sur la façon de conduire l'éducation selon les principes de la non-violence.
Sur ce thème vous pouvez vous reporter au Blog 1 " Psychanalyse et non-violence1 " où depuis Freud jusqu'à nos jours, ce thème est largement débattu.
Patrick Pouyaud